« Pitons, cirques et remparts de l'île de La Réunion »
Qu'est-ce que le Patrimoine Mondial de l'UNESCO ?
- 1972 Convention du Patrimoine Mondial visant à l’identification, la protection, la conservation, la mise en valeur et la transmission aux générations futures du patrimoine culturel et naturel de valeur universelle exceptionnelle.
Trois types de biens sont considérés :
- naturels
- culturels
- mixtes (à la fois naturels et culturels)
Définitions : La « valeur universelle exceptionnelle » se définit comme l’importance naturelle et /ou culturelle telle qu’elle transcende les frontières nationales et qu’elle présente le même caractère inestimable pour les générations actuelles et futures de l’ensemble de l’humanité. A ce titre, la protection permanente de ce patrimoine est de la plus haute importance pour la communauté internationale.
Les Etats parties à la Convention proposent une liste indicative de biens naturels et culturels pouvant répondre à ces définitions (pas plus de deux par année et par état).
Ces biens doivent être ensuite décrits dans un dossier de nomination défini par la convention.
Ces biens doivent produire les preuves du caractère universel et exceptionnel en se comparant avec d’autres sites (inscrits ou non au Patrimoine Mondial).
Ils doivent répondre à au moins l' un des 10 critères : 6 critères pour les biens culturels et 4 pour les biens naturels. Ils doivent également proposer les conditions d’authenticité et/ou d’intégrité, à des conditions de gestion.
Les paysages de l’île peuvent être considérés comme exceptionnels et universels. La Réunion sera donc proposée au titre d’un bien naturel de la France.
L’originalité de La Réunion résulte de :
- la dynamique accélérée à la fois créatrice et destructrice (cf : ses cirques résultant à la fois
d'effondrements et de phénomènes d’érosion exceptionnelle sur une durée très courte) .
- la dynamique de la biodiversité (flore, faune et écosystèmes) utilisant les multiples formes de reliefs et les nuances climatiques.
Ces dynamiques permettent de répondre aux quatre critères d'éligibilité de l'UNESCO concernant l'esthétique des paysages, l’histoire de la Terre, la diversité biologique et sa conservation.
La construction de l’île est liée à un volcanisme récent induit par un point chaud sous-marin de la plaque indienne. Le jeu de la tectonique et d’une érosion exacerbée par des phénomènes climatiques violents transforme les paysages à une vitesse dont il existe peu d’exemples
comparables dans le monde. La complexité géomorphologique est accompagnée d’une extrême diversité climatique : les topoclimats.
L’île est au carrefour des échanges d’espèces provenant d’Afrique orientale, de Madagascar
et de l’Inde. Les îles des Mascareignes, et parmi elles La Réunion, sont reconnues comme les
points chauds de la biodiversité à l’échelle mondiale. Le caractère insulaire a créé les conditions propices à un endémisme floristique et faunistique. En dépit des pressions anthropiques subies depuis le XVIIème siècle, ce patrimoine vivant s’est maintenu dans des proportions largement supérieures à beaucoup d’autres sites comparables (Galapagos, Canaries...).
Historique de la démarche :
La Réunion a été inscrite en 2003 sur la liste indicative du patrimoine mondial de la France
déposée auprès de l’UNESCO. Le bien proposé était le massif du Piton de la Fournaise. Le
Parc National était affiché comme le cadre et la garantie permettant d’asseoir une candidature solide.
La mission Parc réactive le dossier fin 2005. Elle lance une expertise qui aboutit à un rapport
intitulé « éléments d’évaluation pour une candidature de La Réunion comme site du Patrimoine Mondial avec un calendrier : pré-dossier en septembre 2007, dépôt du dossier définitif réunionnais à l’UNESCO fin janvier 2008, expertise internationale vers octobre 2008 et décision du Comité du Patrimoine Mondial de l’UNESCO en juillet 2009.
Le Préfet a saisi le Ministre de l’Ecologie et du Développement Durable pour lui demander de
renouveler et de modifier l’inscription de La Réunion sur la liste indicative française.
le Ministre de l’Ecologie et du Développement Durable a inscrit cette demande à l’ordre du
jour du comité interministériel ad hoc (Comité National des Biens Français) qui donne un avis
favorable lors des réunions des 24 avril et 11 octobre 2006.
Pilotage de la démarche
- Un « Comité Directeur » (DIREN, Région, Département, Association des Maires,et représentants du monde scientifique universitaire Réunionnais) présidé par le Préfet valide les contenus, les étapes et la mise en forme du dossier de candidature.
- Une commission consultative de concertation dite « Commission du Patrimoine Mondial» (communes, communautés de communes, chambres consulaires, Office National des Forêts, Conservatoire Botanique National de Mascarin, Muséum d'Histoire Naturelle, Observatoire volcanologique de La Réunion, Ile de La Réunion Tourisme…) assure la cohérence du dossier avec les différents acteurs concernés.
Maîtrise d’ouvrage et financements :
Le dossier de candidature est élaboré par la Mission de création du Parc national de La Réunion, puis par le Parc dès sa mise en place. Autour d'un chef de projet : Jean-François BENARD, deux experts sont mobilisés pour définir la méthode, réunir les éléments techniques et scientifiques et formaliser le dossier de candidature : Gérard COLIN et René ROBERT. Le secrétariat, la réalisation des cartes, la recherche des illustrations et l'animation des réunions sont assurés par l'équipe de la mission puis celle du Parc national.
Les financements nécessaires ont été apportés à parts égales par l'Etat, la Région Réunion et le
Département de La Réunion.
L'échéancier est défini par la Convention du Patrimoine mondial et non négociable :
- mai 2007 : présentation d'un premier dossier par la délégation réunionnaise, à Paris à 5 institutions nationales et internationales
- 15 septembre 2007 : envoi d’un pré-dossier de candidature au MEDD et au Centre du
Patrimoine Mondial pour évaluation
- expertise, à La Réunion du pré-dossier par l' UICN France (Carole MARTINEZ)
- 6 novembre 2007 : passage de ce pré-dossier devant la Commis Nationale des Biens
Français
- 15 décembre 2007 : dépôt du dossier quasi définitif au MEDD
- 09 janvier 2008 : validation de ce dossier par la Commission des Biens Français
(Comité Interministériel qui donne des avis sur les dossiers français Patrimoine
mondiaux) après présentation par la délégation réunionnaise à Paris
- 31 janvier 2008 : transmission par l'Etat Français du dossier définitif réunionnais
à l'UNESCO
- octobre 2008 : visite prévue d'experts internationaux de l'UICN monde (Union
Internationale pour la Conservation de la Nature) à La Réunion
- juin ou juillet 2009 : examen de la candidature de la Réunion par la comité
patrimoine mondial de l'UNESCO.
En cas de validation, l'UNESCO saisira l'Etat français pour l'inscription sur la liste officielle des biens du Patrimoine Mondial de l'Humanité. L’organisme responsable de la gestion du bien Patrimoine Mondial sera l’établissement public du Parc National de La Réunion.
L'UNESCO attend que le plus grand nombre s'approprie cette démarche .
Aussi, depuis le 9 janvier 2008, la rédaction d'un ouvrage destiné au grand public (à partir du
dossier présenté aux experts de l'UNESCO) est en cours de réalisation par le Parc national de
La Réunion : son édition est prévue avant la fin de l'année.
Une plaquette de 8 pages sera éditée bientôt et largement diffusée afin d'informer le grand
public sur cette démarche.
Diverses conférences et interventions pédagogiques sont d'ores et déjà programmées auprès
de publics variés : monde éducatif, associations, entreprises et banques ...
Parc national de La Réunion
Contact : marie-jorge.fabien@reunion-parcnational.fr